Biographie illustrée
Marius GROUT naquit à Fauville-en-Caux (Seine maritime - France) le 8 Novembre 1903, dans cette modeste maison de briques rouges.
Ses parents.
L'école-mairie
de Saint-Saire.
Marius GROUT y fit ses études primaires de 1909 à 1916. C'était
un élève brillant et consciencieux. Mais il n'aimait pas les
jeux des garçons de son âge. Porté à la rêverie,
il se tenait volontiers à l'écart.
La poste de Saint-Saire. Saint-Saire est un petit bourg situé dans le pays de Bray au Nord-Est de Rouen. Le père de Marius GROUT était facteur-receveur.
Saint-Saire. Au coeur d'une région d'élevage riante et relativement prospère. Collines douces où il fait bon vivre.
L'Eglise, comme la religion, occupe à St Saire une place dominante.
Une rue de Saint-Saire,
avec son charme provincial.
Dans " Un homme perdu ", Marius GROUT analyse avec talent la psychologie
des gens d'autrefois.
La maison familiale des Grout à Saint-Saire.
Le curé de Saint-Saire tenait l'harmonium. Les cérémonies enchantaient Marius Grout, qui eut un contact fort avec l'Eglise catholique et s'initia rapidement tant à la musique qu'à la doctrine.
Marius Grout était
un excellent élève. Aussi, son instituteur conseilla-t-il
à ses parents, après son succès au certificat d'Etudes
Primaires, de l'envoyer au cours complémentaire de Neufchâtel
en Bray pour y préparer son Brevet Elementaire.
Mais il apprenait parfaitement son catéchisme, avait une âme
sensible et montrait tous les signes de piété requis pour
rentrer au petit séminaire. Le curé insista donc, de son côté,
pour qu'il prenne cette orientation.
Le père de Marius Grout trancha : il irait au Cours Complémentaire
de Neufchâtel où on le voit ici en uniforme.
Après quoi ce
fut l'Ecole Normale d'Instituteurs de Rouen où il fut reçu
premier et où il fit ses études de 1919 à 1926. Elève
brillant, en lettre surtout.
La vie dure qu'il mena dans cette école est racontée par le
menu dans un de ses romans : " Un homme perdu " (Gallimard).
Marius Grout, étudiant à l'Ecole Normale de Rouen. On devine déjà son allure " intellectuelle " et poétique. En 1924, il envoya ses premiers vers à Francis Jammes. Et le vieux patriarche de lui répondre - devinant en lui ses aptitudes à parler comme personne de son âme et des choses spirituelles : " ...vous avez attaché votre char aux étoiles, jetez vos racines au ciel ".
A la fin de ses études à Rouen il fit, avec ses condisciples, un voyage en Italie. Il était ébloui. Le voici au dôme de Milan, c'était son premier grand voyage hors de France.
Sorti de l'Ecole Normale
d'Instituteurs, il fut nommé à Château-Gontier (Mayenne),
Morlaix (Finistère), Montivilliers (Seine Maritime - son département
d'origine) et enfin au Havre. Entre temps, il avait passé sa licence
de lettres et était devenu professeur.
Ci dessous, sa maison au Havre, 8, rue Cassini. C'est là que j'allais
prendre chez lui des leçons de français, là que j'appris
à la connaître, là qu'il m'apprit à me connaître
moi-même.
Sa maison de la rue Cassini vue du jardin. A droite de la mansarde, on distingue un vasistas ouvert. C'est celui de " la plus haute chambre ", cette pièce qu'il avait conquise de haute lutte et sur laquelle il écrivit un délicieux poème. Il adressa ce poème à Paul Claudel qui, enthousiaste, le fit éditer par " La vie intellectuelle ", revue catholique. Marius GROUT fit alors connaître à Paul Claudel qu'il n'était plus catholique mais Quaker. Et Paul Claudel réagit avec une violence inouïe : " Vous auriez dû tout de suite me faire l'aveu qui est contenu dans votre dernière lettre. En ce cas, je n'aurais certainement pas recommandé votre poème à une revue dominicaine. " Quel dommage ! La plus haute chambre avait généré la plus basse fâcherie.
Marius GROUT vient de publier " Musique d'Avent " (Gallimard), son premier roman. Il prend conscience de sa qualité d'écrivain. Pendant les trois années qui vont suivre, il connaîtra les honneurs et les tourments : le prix Goncourt au titre de l'année 1945 pour " Passage de l'Homme " et le décès de son épouse Henriette.
Incheville. La maison de ses parents. C'est dans le cimetière d'Incheville qu'il fut inhumé en 1946.
La tombe de Marius Grout dans laquelle il repose aux côtés de sa soeur Yolande.
Il est dans la lumière.
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Ici repose |
En
quelques mots se trouvent résumées la vie et l'oeuvre de ce
grand écrivain. Il a pérégriné dans l'obscurité.
Les auteurs de l'inscription gravée dans la pierre affirment avec
foi qu'il a gagné cette lumière recherchée par lui
avec tant d'avidité et de sérieux.
On trouvera ci-après deux de ses épitaphes.
Comble de nuit : plénitude
Essentielle. Tous chemins
Effacés. Ô solitude
Ô paix ailleurs et en vain
Cherchées. La
mort en silence
Achève de délier
Les songes que ton enfance
Avait, pour vivre, oubliés.
*
Il aima la chose absente
Et, trop frêle ou trop puissant,
Ne vit jamais en l'instant
Qu'un remord ou qu'une attente.
L'ombre lui fut consolante
Le soir même transparent
Et la nuit plus qu'aux amants
Familière et rassurante.
Paix à lui. La
bonne mort
Accueillit aux calmes bords
L'offrande de son silence,
Et d'un souffle, dispersant
Son corps et son âme aux vents
Acheva sa délivrance.
1993. Le maire de Fauville - M. Thelu (à ses côtés : Madeleine Horders, la seconde épouse de Marius Grout) - rend hommage à Marius Grout pour le 50e anniversaire de son prix Goncourt.
Georges Hirondel, l'auteur
de " Marius Grout, aventurier de l'Absolu " prononce à
Fauville-en-Caux une allocution à l'occasion de l'attribution de
nom de Marius Grout à une salle scolaire.
Même manifestation, pour le même motif :
- à Château-Gontier
- au Havre
- à Montivilliers
Joseph Kreutz - un très
grand ami de Marius Grout - avec l'auteur.
On n'oubliera pas le cri pathétique que Marius Grout adressait à
Joseph Kreutz attristé de voir son ami parti à l'aventure
: "...après ce détour, je reviendrai et tu constateras
que ce fut pour moi la ligne droite. "